Au Mali, une formation de marionnettistes s’ouvre aux femmes. Elles viennent de toute l’Afrique de l’Ouest pour apprendre à créer leurs pantins et les animer. Une découverte pour certaines. Reportage à Bamako.
Avant toute chose, il faut s’échauffer. Ces femmes ont fait le voyage depuis la Côte d’Ivoire, le Niger ou le Burkina Faso, pour suivre cette formation de marionnettiste à Bamako.
Pour certaines, c’est la première fois qu’elles touchent une marionnette. Cet art est encore très largement réservé aux hommes. Jeannette est comédienne. A Bobo, au Burkina, impossible de trouver une telle formation.
Dans ma ville, les hommes ne donnent pas de formations aux femmes, c’est un milieu renfermé, c’est uniquement pour les hommes, nous les femmes, n’avons pas l’occasion, pas la possibilité de nous former.Jeannette, comédienne (Burkina Faso)
Yacouba Magassouba a voulu changer les codes en ouvrant le monde des marionnettes aux femmes. Aujourd’hui elles apprennent à donner un visage à leur pantin, une expression. Et même les manipulatrices confirmées comme Kadidiatou ont encore des choses à apprendre. Elle est venue de Côte d’Ivoire pour glaner des idées pour sa compagnie de marionnettiste 100% féminine. Pour elle, « il y a des pays où les marionnettes sont considérées comme mystiques, et en tant que femmes, nous avons voulu tenter de les moderniser, de sensibliseret de corriger les lacunes ».
Les femmes sont concentrées. Ce travail de création demande patience et application. Surtout lorsque l’on touche une marionnette pour la première fois comme Aminata.
J’ai l’impression d’être à nouveau un enfant, avec sa poupée, je suis animatrice et dans l’animation, les marionnettes doivent être incérées, pour travailler avec les enfants, ce sont des activités de loisirs.Aminata, marionnettiste
Il faudra ensuite vêtir sa poupée et se glisser dans la peau du personnage. En janvier prochain se tiendra la suite de la formation et ces femmes monteront alors sur scène pour le Festival Rendez-vous chez nous à Bamako. Une consécration.